Sdt Ernest Alvia Smith
La rivière Savio, Italie
Les 21 et 22 octobre 1944
The Seaforth Highlanders of Canada
--------------------------------------------------------------------------------
Ernest Alvia Smith est né à New Westminster, Colombie-Britannique, le 3 mai 1914. Il fit ses études à l'école primaire Herbert Spencer et à l'école technique T.J. Trapp. Avant d'entrer dans l'armée, il était entrepreneur. Il s'enrôla dans le Seaforth Highlanders of Canada le 5 mars 1940 et servit au sein de cette unité jusqu'au 13 avril 1945. Après la démobilisation, Ernest « Smokey » Smith travailla un certain temps dans un studio de photographie à New Westminster. Il s'enrôla de nouveau dans l'Armée permanente en 1951 et prit sa retraite en 1964 avec le grade de sergent à titre de membre de l'unité de recrutement des Forces armées à Vancouver et il a servi comme sergent au quartier général du Commandement de l'armée de la Colombie-Britannique. Ernest « Smokey » Smith a été nommé membre de l'Ordre du Canada en novembre 1995.
Le 3 août 2005, Ernest Alvia “Smokey” Smith est décédé paisiblement à son domicile à Vancouver en Colombie-Britannique, entouré de sa famille et de ses amis, à l’âge de 91 ans. Plusieurs milliers lui ont présenté leurs respects lorsqu’il a été exposé à la Colline du Parlement à Ottawa et lors de ses funérailles militaires à Vancouver. Ses cendres ont été retournées à la mer le 15 août 2005, pour satisfaire un de ses derniers souhaits.
Citation
« En Italie, dans la nuit du 21 au 22 octobre 1944, une brigade d'infanterie canadienne se vit ordonner d'ériger une tête de pont sur la rivière Savio. Le Seaforth Highlanders of Canadafut sélectionné pour servir d'avant-garde à l'attaque et, par un temps des plus défavorables à l'opération, ils traversèrent la rivière et capturèrent leur objectif malgré une forte opposition de la part de l'ennemi.
Des pluies torrentielles avaient occasionné une crue de six pieds du niveau de la rivière en cinq heurs. Étant donné que les rives verticales molles rendaient impossible la construction d'un pont sur la rivière, aucun char ni aucun canon antichar ne pouvaient être transportés sur la rive opposée du cours d'eau déchaîné pour venir en aide aux bataillons de fusiliers.
À mesure que le bataillon de droite consolidait son objectif, il fut contre-attaqué soudainement par un groupe de trois chars Panther Mark V secondés par deux canons automoteurs et une trentaine d'officiers d'infanterie et la situation semblait désespérée.
Sous un tir nourri provenant des chars ennemis qui s'approchaient, le soldat Smith, faisant preuve d'une grande initiative et de qualités de chef remarquables, fit traverser un champ à son groupe de deux hommes vers une position leur permettant d'utiliser le mieux possible leur lance-bombe antichar d'infanterie (PIAT). Laissant un homme sur le lanceur, le soldat Smith traversa la route avec un compagnon et en obtint un autre. Presque aussitôt, un char ennemi descendit la route en mitraillant la ligne des fossés. Le camarade du soldat Smith fut blessé. À une distance de 30 pieds et devant s'exposer complètement à l'ennemi, le soldat Smith ouvrit le feu avec son lanceur et frappa le char en l'immobilisant. Dix officiers d'infanterie allemands sortirent immédiatement à l'arrière du char et le chargèrent avec des Schmeissers et des grenades. Sans aucune hésitation, le soldat Smith sortit de la route et, avec sa mitraillette Thompson, il tua quatre Allemands à bout portant et fit reculer les autres. Presque aussitôt, un autre char fit feu et d'autres officiers d'infanterie ennemis cernèrent de près la position du soldat Smith. Récupérant des chargeurs de fusils Thompson abandonnés dans un fossé, il tint fermement sa position, protégeant son camarade et combattant les ennemis jusqu'à ce qu'ils capitulent et se dispersent en désordre.
À ce moment-là, un char et les deux canons automoteurs avaient été détruits, mais un autre char continuait à faire feu sur la zone d'une distance plus lointaine. Démontrant encore un mépris total à l'égard du feu ennemi, le soldat Smith aida son ami blessé à se mettre à l'abri et obtint du secours médical pour lui derrière un immeuble situé à proximité. Il retourna à sa position située au bord de la route au cas où surviendrait une autre attaque de l'ennemi.
Étant donné qu'aucune autre attaque n'eut lieu, le bataillon put consolider la tête de pont si essentielle à la réussite de toute l'opération qui permit la capture éventuelle de San Giorgio Di Cesena et une autre avance vers la rivière
Ronco.
Ainsi, grâce à la détermination inébranlable, au dévouement exceptionnel et au courage extraordinaire dont ce soldat a fait preuve, ses camarades furent si inspirés que la tête de pont résista fermement à toutes les attaques ennemies jusqu'à l'arrivée des chars et des canons antichars quelques heures plus tard. »